La fondatrice de Little io s’est prêtée au jeu de l’interview ! Vous saurez tout sur le héros de son enfance, l’origine de sa passion pour l’art, ses souvenirs les plus fous et ses rêves les plus grands !

Le héros de ton enfance ?

En plus d’Actarus, qui pilotait Goldorak et que je trouvais tellement courageux, il y a Caroline, l’héroïne de L’Enfant qui ne voulait pas grandir. Il s’agit d’un conte de Paul Éluard. Il est illustré par Jacqueline Duhême, qui a donné ses couleurs à d’autres poèmes et textes merveilleux, de Prévert notamment. J’aime énormément par exemple « La machine à parler » de Miguel Angel Asturias, ou « Grain d’aile » d’Éluard, que j’offre souvent aux enfants autour de moi. 

Mais ma préférée est L’Enfant qui ne voulait pas grandir. Je pense avoir lu ce conte des centaines de fois. Caroline est une petite fille aimée de ses parents, elle vit dans une jolie maison avec un gros chien adorable. Un soir, en regardant les actualités, elle découvre des images atroces de la guerre. Elle perd sa gaîté et s’arrête de grandir. Et puis un beau jour, BAM : elle décide de grandir. Et elle grandit, d’un coup, en une nuit ! Elle fera face à ce monde car elle a compris une chose essentielle: l’amour, l’amitié et le bonheur de vivre sont plus forts que la peur.

En relisant ce conte alors que j’étais devenue adulte, je suis tombée sur cette phrase magnifique : « Si les enfants voient clair, l’espoir tendra sa voile, personne n’aura peur de vivre et les poètes auront gagné. » 

Cette idée me guide chaque jour face aux enfants. Les poètes peuvent éclairer nos cœurs d’une lumière qui nous donne la force de vaincre contre la peur et de chérir le bonheur de vivre. C’est formidable cet espoir, non ?

Le héros de ton quotidien ?

Sans hésiter : les enseignants ! J’admire leur énergie, la passion qui les anime, leur patience, leur bienveillance… Leur rôle est essentiel ! 

Ton super pouvoir ? 

Ah Ah ! J’aime ce que je fais et j’aime les gens pour qui je le fais. C’est un super pouvoir ?  

– euh… non ! 

Je sais siffler très fort avec les doigts, comme un cowboy.
Plus sérieusement, je sais créer une ambiance douce et joyeuse autour de moi. C’est ma baguette magique. Il arrive que je la perde, mais jamais en atelier car à tous les coups les enfants m’aident à la retrouver ! 

Une anecdote amusante sur Little io ?

J’ai bien ri un jour où le foot s’est invité pendant un atelier ! En découvrant le portrait de Nicolas Poussin, un enfant s’est exclamé « oh, on dirait Cavani mais avec un gros nez ! » Comme j’ignorais qui était Cavani les enfants m’ont dit qu’il était joueur de foot. Là-dessus, un autre enfant, qui avait une passion pour l’histoire, a alors rétorqué « mais non, on dirait plutôt Richelieu ! » Cette capacité des enfants à mélanger ainsi la culture classique et la culture populaire, c’est magnifique ! Pendant le fou-rire général, je vais rapidement voir la tête de ce joueur de foot. La ressemblance est en effet frappante ! Ensuite, on s’est amusé en nous appuyant sur ces deux passionnés, celui qui aime le foot et celui qui aime les personnages historiques. On s’est demandé si Poussin ou Richelieu auraient fait de bons footballeurs et le petit fan de foot a guidé tout le monde pour imaginer une équipe de rêve : Poussin défenseur, Molière attaquant, Richelieu entraîneur, Lully gardien, etc ! Michel Ange était préparateur physique « parce qu’il doit faire des super massages des muscles », et Picasso, qui traînait par là, s’est retrouvé chef des supporters. Quant à Jupiter, il était arbitre, évidemment !

Ta rencontre avec les arts ?

J’ai eu la chance de baigner dans l’art dès mon plus jeune âge : il n’était pas rare que je m’endorme aux concerts de musique classique auxquels mes parents nous emmenaient alors que nous étions encore petits ! Ma deuxième rencontre avec les arts a eu lieu à mon adolescence, quand j’ai compris qu’on pouvait aller au-delà du « frisson esthétique ». La connaissance des histoires qui se cachent derrière les œuvres amplifie le plaisir qu’elles suscitent.  

Pourquoi les grands mythes et héros pour Little io ?

Lorsque je suis devenue mère, j’ai vu combien mes enfants étaient sensibles aux mythes fondateurs. Des histoires de héros, de grandes batailles, d’épopée… tout est réuni pour plaire aux enfants. Grâce à ces héros, on peut parler de sujets fondamentaux. L’amour, la haine et l’amitié, la guerre, le destin, le courage, la peur, la jalousie, la sagesse… 

Un jour, j’accompagnais une sortie scolaire au musée et un enfant m’a demandé « Raconte-nous une histoire qui est dans un de ces tableaux » : j’avais face à moi des enfants avec un désir immense de comprendre ce qu’ils regardent. J’ai trouvé ça magnifique. Et ce jour-là, j’ai su que je pouvais leur offrir un sacré trousseau de clés pour déverrouiller le mystère de bon nombre d’œuvres d’art ! 

J’étais éditrice de livres d’art, la transmission était mon métier, je n’avais plus qu’à me tourner vers les enfants !

– Tu avais déjà travaillé avec la jeunesse ?

Pas vraiment, mais l’enfance est un univers qui me passionne. J’ai tout appris auprès des enfants. Adapter mon discours ou mon ton en fonction de l’âge, de la sensibilité ou des connaissances des enfants à qui je m’adresse, cela me vient naturellement. Je dis souvent que la culture est comme une randonnée en montagne : on peut tous aller au même endroit, mais pas à la même allure. Il faut ménager des pauses, motiver, chanter, jouer pour que les plus petits savourent eux aussi, à la fin, la beauté du paysage et la joie du chemin parcouru. Aujourd’hui, mon expérience en ateliers guide mon travail de production des contenus : je suis éclairée par les enfants, je sais comment présenter les choses pour que ce soit amusant et stimulant, pour que la connaissance devienne un véritable jeu. 

Le premier héros de Little io ?

Roméo et Juliette ! Je voulais dès le début donner à voir toute l’étendue des héros de Little io, au-delà de la mythologie gréco-romaine ! Je voulais aussi montrer d’emblée que tous les arts ont leur place chez Little io : il n’y a pas que la peinture dans la vie et ces célèbres amoureux ont inspiré de nombreuses œuvres musicales et ballets, sans oublier West Side Story ! 

Celui dont tu te sens la plus proche ?

Ah ! Question difficile ! J’aime la soif de liberté de Carmen et la folie douce de Don Quichotte. La force de caractère de Prométhée m’inspire, comme la sagesse de Noé, le courage de Shéhérazade ou la quête du bonheur de Cendrillon. Et j’avoue que Jupiter me fascine !

Un héros que tu as hâte de présenter au catalogue Little io ?

J’aimerais présenter des héros qui nous emmèneront au-delà de l’Occident, comme Bouddha.  Je reste aussi à l’écoute des désirs des enfants. Ils peuvent d’ailleurs nous écrire pour nous suggérer leurs idées : Little io leur répond toujours !

Ton rêve pour Little io ? 

Continuer encore et toujours de transmettre ces racines culturelles qui aident les enfants à grandir. Une journaliste m’a un jour présentée comme une  » passeuse de culture « . J’adore ce rôle et j’espère le jouer longtemps !

Et puis je rêve aussi de développer les kits pour permettre à un plus grand nombre d’enfants d’accéder à nos contenus : les ateliers leur plaisent tellement ! Quand je relis les souvenirs d’atelier qui sont présentés sur le blog, je me dis que tous les enfants devraient pouvoir accéder à ces contenus. J’ai hâte de pouvoir proposer cette belle expérience à de nouveaux publics ! 

Vous aimez Little io ?

Depuis 2014, Little io s’engage en faveur de la culture et des enfants. Nous avons créé une proposition culturelle unique, offrant aux enfants des aventures joyeuses et épanouissantes, à vivre en famille, en compagnie des grands héros mythologiques, historiques ou littéraires.
 
Nos ateliers sont accessibles partout et tout le temps, grâce à nos kits clés en mains : tout ce qu’il faut pour apprendre, comprendre et s’amuser autour de l’art et des grands mythes.
 
Partagez un atelier en famille, à la maison, en vous appuyant sur nos kits : des livres d’art à hauteur d’enfant, des vidéos documentaires sur les mythes et l’histoire de l’art, des jeux interactifs pour jouer et dialoguer avec vos enfants, et un livret à imprimer pour garder une trace de cette expérience culturelle joyeuse et épanouissante.